vendredi 18 novembre 2011
Un très bel article d'Olivier Bertrand sur les Rencontres des cépages modestes, à lire aujourd'hui dans Libération !
mercredi 2 novembre 2011
Compte rendu des premières Rencontres
Les Premières Rencontres des Cépages Modestes se sont déroulées ce week-end (les 29 et 30 octobre) à Saint Côme d’Olt (Aveyron), dans le confortable Couvent de Malet. Les participants n’avaient rien de monastique, mais montrèrent beaucoup de ferveur pour la belle palette d’expériences, de compétences et de dégustations qui avait été réunie par les organisateurs. C’est que la valorisation de ces cépages locaux, méconnus, à sauvegarder ou perdus focalise quelques enjeux de plutôt haute importance, dont la satisfaction des consommateurs, n’est pas l’un des moindres. Avec parfois un peu d‘urgence. « Quand il n’y aura que des clones, on ne pourra plus faire marche arrière », a prévenu Robert Plageoles. Recherches d'ADN Sur le plan de la recherche et du savoir, l’étude des cépages, de tous les cépages (sur laquelle plane l’ombre immense de Pierre Galet), réserve aujourd’hui, notamment grâce aux analyses ADN, de belles surprises. Ainsi, soulignait Michel Grisard, président du Centre d'Ampélographie Alpine Pierre Galet de Montmélian, un cépage abandonné, la mondeuse blanche, s’est-il révélé être la « mère », excusez du peu, du viognier et de la syrah… Spectacle de variétés |
Nous (les cépages modestes), c'est le goût ! Territoires à Valeur Ajoutée Mais malheureusement, le chemin est long pour les cépages retrouvés – entre micro-vinifications et rébarbatives procédures administratives - avant d’être admis dans le saint des saints, le catalogue officiel des cépages cultivables. Sans parler d’une admission dans une AOC, mais les vignerons - et les consommateurs, partout dans le monde - sont de plus en plus nombreux à ne pas s'en soucier. |
Papa, Maman ! Les Rencontres, au-delà de leur rendez-vous annuel (prochaine date donc, novembre 2012), ont vocation à être la plaque tournante, et la caisse de résonance des réalisations et des projets dans ce domaine. |
mardi 1 novembre 2011
Voici le texte de l'intervention de Robert Plageoles (Vigneron à Gaillac) lors des premières Rencontres des cépages modestes : "Il y a 25 ans quand dans mes conférences, je prononçais le mot "ampélographie", les yeux des auditeurs s'écarquillaient, signe d'interrogation sur la compréhension du mot ! L'ampélographie : qu'es aco ? Pierre Galet est né dedans, et je pense à lui lorsque je prononce ce terme on ne peut plus viticole, mais hélas parfaitement ignoré de beaucoup de vignerons, de spécialistes supposés de la vigne et du vin, et surtout des médias ! Ce terme trop difficile pour l'auditeur non averti ne doit pas être utilisé trop souvent, au dire des censeurs de la communication audiovisuelle : c'est trop compliqué ! Alors on se contente de parler du vin - surtout des cépages avec parcimonie, quelquefois du vigneron et presque jamais de l’ampélographie. Et pourtant… J'ai une pensée pleine de condescendance pour les vedettes des revues et médias, vantant les mérites des vins prestigieux, gloires de notre monde moderne. J'ai une pensée pleine de tristesse pour leur ignorance totale des héros de ces merveilles : les cépages. En effet quel intérêt y a-t-il de savoir que le merlot, cépage Bordelais mondialisé, était considéré avant le 19ème siècle comme un cépage secondaire nommé « crabutet noir »? Aucun assurément. Il occupe actuellement la 7ème place au classement des cépages dans le monde, couvre 75 régions ou pays différents, soit 200.000 ha ! Mais la région Bordelaise a avalé le champion sans états d'âme et seulement magnifié le résultat ! La culture du bénéfice financier compte d'avantage que le savoir culturel ! Et que dire du pinot « vulgarisé » à l'extrême. Il est cultivé dans près de 150 régions ou pays différents à hauteur de 60 000 ha. Que fait-on des 39 différentes variantes du Pinot dans notre monde viticole ? Sont-elles connues des vignerons ? Que reste-il de leurs valeurs ? L'oubli a bien oeuvré, la focalisation sur le vin issu du pinot générique a fait le reste. Il y a quelques années, quand je demandais à certains journalistes parisiens de parler davantage des vins de Gaillac, la réponse était simple : « c'est un vignoble peu connu ». Et quand j'insistais sur les cépages millénaires, la réponse était pire : « personne ne les connait ». C'est le chien qui se mord la queue : on ne parle que de ce que l'on connait ! Ce qui ferme définitivement la porte à ce que l'on ne connait pas ! La culture à l'envers… Petit à petit les choses changent. Sous la pression de la mondialisation, les réactions de sauvegarde se font plus précises. Quand je suis rentré à Vassal en 1982 grâce à Boursicaut de l'ENSAM de Montpellier, j'ai eu l'impression d'être le premier demandeur de cépages dans le temple de l'ampélographie. Le volume actuel de demandeurs a explosé, les vignerons ne veulent pas mourir écrasés par l'uniformité. Les vignerons, grâce à un juste retour de mémoire, tentent de sauver ce patrimoine fantastique des cépages mis à notre disposition au domaine de Vassal à Marseillan, mais aussi dans tous les conservatoires régionaux qui se sont créés. |
La réaction est en marche, nos collègues italiens ne sont pas en reste. Lors d'une conférence à Florence, j'ai pu constater qu'ils étaient beaucoup plus actifs que nous, témoin Mastroberardino, vigneron célèbre qui a planté les 11 cépages antiques de Pompei, in situ, dans les mêmes parcelles d'avant la destruction volcanique de la ville ! L'Espagne n'est pas en reste. L'Ukraine avec ses domaines autour de la mer Noire, perpétue la protection des cépages locaux, comme son voisin la Géorgie avec les 500 cépages toujours utilisés... et ses techniques de vinification comme les vins Kakheti. N’oublions pas le conservatoire ampélographique de Magaratch en Crimée. Avant l’éclatement de l’URSS, il était le plus important conservatoire du monde. Vassal a releve le défi. Profitons-en ! D’autant que le conservatoire ayant aiguisé des appétits immobiliers, il a failli disparaitre. Devant les attaques par voie de presse de quelques vignerons défenseurs d’un exceptionnel patrimoine mondial, l’heureux propriétaire des 25 hectares du conservatoire (un champenois) a reculé et revu ses ambitions destructrices. A nous maintenant, avec l’lNRA de Montpellier, de jouer et de perpétuer cette collection unique mise en place depuis plus de cinquante ans, grâce notamment aux travaux de Pierre Galet ! Galet, l’homme providentiel déjà reconnu mondialement, ne sera jamais assez remercié pour tout ce qu’il a fait et qu’il fait encore pour cette science presque oubliée des modernes : l’ampélographie. Et cet homme exceptionnel, révélateur des efforts et essais des vignerons de notre « vieux monde », depuis plus de 10.000 ans, mérite non seulement le respect du à un savant, mais rend absolument indispensable la lutte que nous devons mener contre l’oubli de milliers de cépages. Restons vigilants contre les tentatives de nos élites technocratiques tentées de normaliser ce que l’homme a créé ! Soyons respectueux de toutes ces créations, de toutes ces merveilles variétales, et protégeons ces acquis dus à l’intelligence et à la patience des hommes. Je l’ai écrit, dit et proclamé de nombreuses fois : « ll n’y a pas de mauvais cépages, il n’y a que de mauvais vignerons ». Toutes ces identités créées par l’homme enrichissent notre patrimoine viticole et en même temps notre patrimoine culturel. Nous devons, comme les « compagnons du devoir » dans d’autres disciplines, protéger les acquis de nos ancêtres. |
Demain sera difficile. La mondialisation se précise. Celle des cépages aussi. Difficile de ne pas penser à la Chine, marché viticole de demain. Quelques chiffres : - en 2000, Production : 2 millions d’hectolitres - en 2005, Production : 5 millions d’hectolitres - pour 2020, Production prévue : 25 millions d’hectolitres. Dans une production mondiale de 280 millions d’hectolitres, la Chine en 2020 atteindra presque 10 % de cette production ! L’Inde arrive elle aussi, à toute allure, dans cette compétition mondiale ! De quoi donner le vertige a l’Europe ! Dans cette évolution se glissent dangereusement les cépages principaux des régions les plus réputées de France. Cette mondialisation des cépages, dans ces puissances économiques que sont la Chine - et l’Inde bientôt - représente un danger mortel pour notre ampélographie traditionnelle. ll nous reste heureusement de nombreuses variétés solides et de qualité exceptionnelle pour lutter contre cette vulgarisation des gouts et des saveurs. Nos originalités régionales y pourvoiront sans complexes et sans difficultés. La vieille Europe (au sens large du terme) a une multitude de ressources et beaucoup d’imagination. Je ne voudrai pas terminer mon exposé sans dire un mot sur le plus grand drame viticole de la planète : le phylloxera ! En trois phrases : - il a tué la mémoire mondiale des cépages, - il a, par le greffage sur plants américains pour le combattre, dénaturé l’identité des cépages originels : - il faut, le plus vite possible, revenir à l’origine de la vigne avant le phylloxéra. C’est l’héritage que nous devons laisser aux jeunes générations de vignerons. Dès l’apparition de la maladie, les hommes ont oeuvré pour résister aux attaques du phylloxéra. Dans de nombreuses régions viticoles vers les années 1890-95 des expériences de lutte chimique avaient démontré que l’on pouvait combattre l’insecte. Malheureusement, la formule de greffage a stoppé les recherches. Tous ceux ou celles qui ont eu le bonheur de goûter des vins issus de vignes pré-phylloxériques ont pu constater l’écart de qualité et d’originalité avec les vins issus des vignes greffées. Rien n’est impossible : les deux combats conjugués de la protection des cépages et le retour aux variétés originelles sans greffage sont essentiels à la survie de la viticulture ancestrale. Ceux qui doutent sont condamnés, à plus ou moins long terme, à subir la loi de la technologie galopante de la vinification et l’uniformisation des vins de la planète, et en complément la disparition des vignerons amoureux de leur métier." Robert PLAGEOLES le 10.10.2011 Domaine Plageoles : www.vins-plageoles.com A lire : La saga des cépages gaillacois et tarnais en 2000 ans d'histoire, de Robert Plageoles (Ed. Jean-Paul Rocher) |
jeudi 6 octobre 2011
Demandez le programme ! (corrections et précisions)
Voici le programme des premières Rencontres des cépages modestes, qui auront lieu le samedi 29 et le dimanche 30 octobre 2011 à Saint-côme d'Olt, près d'Espalion, dans l'Aveyron.
Samedi 29 octobre
Accueil des participants dès 11h.
12 h : Pot d’accueil et déjeuner sur le pouce, dégustations.
14 h : Le fer servadou (ou mansois ou braucol) dans tous ses états.
Lecture d’un texte de Gilbert Garrier, historien du vin, président d’honneur, puis interventions de :
- Olivier Yobregat, ingénieur agronome-œnologue à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), spécialiste de la réintroduction de cépages oubliés, en particulier dans l’Aveyron où il mène des expérimentations,
- Philippe Teulier, président de l’AOC Marcillac,
- Jean-Marc Auméras, ancien caviste de la région,
- Nicolas Carmarans, ancien patron du Café de la Nouvelle Mairie (Paris), maintenant vigneron installé à Campouriez (Aveyron).
17 h : débat sur le degré, animé par Emmanuel Giraud
- Marcel Richaud, vigneron de Cairanne (Vaucluse), fortement impliqué dans la lutte contre l’uniformisation du goût par le degré, militant pour la sauvegarde de la counoise, cépage rouge - faible en degré - du sud de la vallée du Rhône,
- Antony Tortul, du domaine de la Sorga dans l’Héraut, qui vinifie les cépages alicante, chazan, œillade, parmi tant d'autres,
- Nicolas Carmarans, vigneron à Campouriez (Aveyron).
Fin de journée : repas vigneron autour des spécialités aveyronnaises, dont l'incontournable aligot, et piano-bar. Puis, sous la houlette de Philippe Meyer, soirée surprise.
Dimanche 30 octobre
09h30 : accueil, café
10 h : discussion à plusieurs voix autour de la défense et de l'illustration des « cépages modestes »
- Gaillac : Robert Plageoles, pionnier des démarches de valorisation des « cépages modestes » de la région (mauzac, verdanel, prunelart, l'en de l'el…),
- Savoie : Michel Grisard, président du centre ampélographique Pierre Galet de Montmélian, spécialiste de la mondeuse, du persan…
- Coteaux du Gier : Anne Deplaude, du Réseau « Vignobles et Cépages rares » et de l’Association pour la Restauration et le Développement du Vignoble des Coteaux du Gier (mornen noir, chouchillon, pointu, rousse, verdat blanc et persagne grise).
12 h : apéritif, dégustations et repas d’au revoir en commun
Informations pratiques
Lieu : "Espace Angèle Merici"
Couvent de Malet
12500 Saint-Côme-d'Olt (près d'Espalion)
Il faut prendre la D987 direction "Aubrac" depuis Espalion
Dates : samedi 29 et dimanche 30 octobre
Prix d’entrée : 20 €
L’entrée aux rencontres donne droit à l’adhésion à l’Association et vice versa
Et l’adhésion comporte le droit « d’adopter » virtuellement un cépage modeste (liste fournie…)
Merci de signaler votre participation à cepages.modestes <@> gmail.com
Repas sur réservation (avant le 24 octobre) à la même adresse.
Samedi 29 octobre
Accueil des participants dès 11h.
12 h : Pot d’accueil et déjeuner sur le pouce, dégustations.
14 h : Le fer servadou (ou mansois ou braucol) dans tous ses états.
Lecture d’un texte de Gilbert Garrier, historien du vin, président d’honneur, puis interventions de :
- Olivier Yobregat, ingénieur agronome-œnologue à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), spécialiste de la réintroduction de cépages oubliés, en particulier dans l’Aveyron où il mène des expérimentations,
- Philippe Teulier, président de l’AOC Marcillac,
- Jean-Marc Auméras, ancien caviste de la région,
- Nicolas Carmarans, ancien patron du Café de la Nouvelle Mairie (Paris), maintenant vigneron installé à Campouriez (Aveyron).
17 h : débat sur le degré, animé par Emmanuel Giraud
- Marcel Richaud, vigneron de Cairanne (Vaucluse), fortement impliqué dans la lutte contre l’uniformisation du goût par le degré, militant pour la sauvegarde de la counoise, cépage rouge - faible en degré - du sud de la vallée du Rhône,
- Antony Tortul, du domaine de la Sorga dans l’Héraut, qui vinifie les cépages alicante, chazan, œillade, parmi tant d'autres,
- Nicolas Carmarans, vigneron à Campouriez (Aveyron).
Fin de journée : repas vigneron autour des spécialités aveyronnaises, dont l'incontournable aligot, et piano-bar. Puis, sous la houlette de Philippe Meyer, soirée surprise.
Dimanche 30 octobre
09h30 : accueil, café
10 h : discussion à plusieurs voix autour de la défense et de l'illustration des « cépages modestes »
- Gaillac : Robert Plageoles, pionnier des démarches de valorisation des « cépages modestes » de la région (mauzac, verdanel, prunelart, l'en de l'el…),
- Savoie : Michel Grisard, président du centre ampélographique Pierre Galet de Montmélian, spécialiste de la mondeuse, du persan…
- Coteaux du Gier : Anne Deplaude, du Réseau « Vignobles et Cépages rares » et de l’Association pour la Restauration et le Développement du Vignoble des Coteaux du Gier (mornen noir, chouchillon, pointu, rousse, verdat blanc et persagne grise).
12 h : apéritif, dégustations et repas d’au revoir en commun
Informations pratiques
Lieu : "Espace Angèle Merici"
Couvent de Malet
12500 Saint-Côme-d'Olt (près d'Espalion)
Il faut prendre la D987 direction "Aubrac" depuis Espalion
Dates : samedi 29 et dimanche 30 octobre
Prix d’entrée : 20 €
L’entrée aux rencontres donne droit à l’adhésion à l’Association et vice versa
Et l’adhésion comporte le droit « d’adopter » virtuellement un cépage modeste (liste fournie…)
Merci de signaler votre participation à cepages.modestes <@> gmail.com
Repas sur réservation (avant le 24 octobre) à la même adresse.
mardi 20 septembre 2011
Marcel Richaud à Espalion les 29 et 30 octobre !
Marcel Richaud, exceptionnel vigneron installé à Cairanne (Vaucluse), viendra partager avec nous son amour de la counoise, cépage modeste du sud de la vallée du Rhône, et participera au débat sur le degré, samedi 29 octobre, dans l'après-midi.
jeudi 25 août 2011
Pré-programme des rencontres...
Avez-vous déjà entendu parler du terret-bourret ? Connaissez-vous la réputation sulfureuse du noah ? Avez-vous déjà goûté les saveurs de l'arbane, de la counoise ou du portugais bleu ? Tous ces cépages rares, méconnus, en voie de disparition ou tout simplement discrets ont la particularité commune de vivre dans l'ombre de leurs prestigieux voisins, les trop fameux cabernet-sauvignon, syrah ou pinot noir. A l'heure où le simple mot « chardonnay » est devenu une sorte de sésame universel, capable de faire frétiller la ménagère du New-Jersey comme l'employé du mois d'un centre d'appel de Bengalore, le surfeur néo-zélandais ou l'investisseur chinois, le journaliste et chroniqueur Philippe Meyer s'est mis en tête de défendre ces cépages modestes et de leur consacrer un festival annuel. Avec la complicité de Jean Rosen (directeur de recherches au CNRS), d'André Deyrieux (sommelier-conseil), d'Emmanuel Giraud (artiste et journaliste), d'Antoine Pavageau et d'Alexis Dupont, il a fondé une association loi 1901 afin de promouvoir ces curiosités ampélographiques...
C'est au coeur de l'Aveyron, région viticole oubliée des autoroutes de la médiatisation, qu'aura lieu la première édition de ces « Rencontres des cépages modestes », le week-end du 29 et 30 octobre prochain. Conçue comme une modeste préfiguration d'un festival qui prendra sans doute plus d'ampleur les années suivantes, cette rencontre inaugurale ouverte à tous les amateurs, grand public comme professionnels, se déroulera autour d'un petit nombre de vignerons, de scientifiques et d'amoureux de la vigne. Le vignoble jurassien, avec ses cépages trousseau et poulsard, sera l'invité d'honneur de cette manifestation.
Dès le samedi matin, l'historien Gilbert Garrier ouvrira le bal avec une conférence sur le fer servadou – autrement appelé mansois ou braucol – , cépage de l'appelation marcillac, que l'on retrouve également dans d'autres vignobles du sud-ouest, comme le gaillacois.
Au cours de l'après-midi se tiendra le premier débat autour de l'enivrante question du degré, avec Anthony Tortul, du domaine de la Sorga (Hérault) et Nicolas Carmarans, ancien patron du Café de la Nouvelle Mairie (Paris) et désormais vigneron installé à Campouriez (Aveyron). Pendant longtemps, le titrage alcoolique d'un vin a été synonyme de qualité, et seules les cuvées qui atteignaient – le plus souvent, avec force chaptalisation – la barre fatidique de 12,5 % s'affichaient triomphalement comme le nec plus ultra de la production viticole. Les progrès de la vinification et les récents effets du réchauffement climatique ont radicalement changé la donne pour quantités de vignerons du sud. Ceux-ci se voient aujourd'hui confrontés à des degrés d'alcool totalement exubérants, posant de réels problèmes de buvabilité. Face à cette augmentation préoccupante du degré d'alcool, certains vignerons se tournent désormais vers des cépages anciens, abandonnés en raison leur trop grande délicatesse et de leur faible production de degré. Le renouveau des cépages modestes va-t-il permettre le retour d'un équilibre alcool / plaisir dans les vins du sud ? Cette démarche n'est-elle pas sans risque, en cas d'année froide ?
La journée se terminera par un grand repas vigneron autour des spécialités aveyronnaise, dont l'incontournable aligot, puis, sous la houlette de Philippe Meyer, ouverture du cabaret-chantant aux accents mélodieusement avinés.
Enfin, le dimanche matin, ces rencontres se concluront par une discussion à plusieurs voix autour de la défense et de l'illustration des cépages modestes. En dialogue avec leurs confrères aveyronnais, les vignerons jurassiens témoigneront de leur expérience, ainsi que de leurs difficultés et succès à faire connaître et apprécier le trousseau et le poulsard dans une économie mondialisée, parkerisée, double-barriquée et qui semble parfois en voie d'uniformisation gustative.
C'est au coeur de l'Aveyron, région viticole oubliée des autoroutes de la médiatisation, qu'aura lieu la première édition de ces « Rencontres des cépages modestes », le week-end du 29 et 30 octobre prochain. Conçue comme une modeste préfiguration d'un festival qui prendra sans doute plus d'ampleur les années suivantes, cette rencontre inaugurale ouverte à tous les amateurs, grand public comme professionnels, se déroulera autour d'un petit nombre de vignerons, de scientifiques et d'amoureux de la vigne. Le vignoble jurassien, avec ses cépages trousseau et poulsard, sera l'invité d'honneur de cette manifestation.
Dès le samedi matin, l'historien Gilbert Garrier ouvrira le bal avec une conférence sur le fer servadou – autrement appelé mansois ou braucol – , cépage de l'appelation marcillac, que l'on retrouve également dans d'autres vignobles du sud-ouest, comme le gaillacois.
Au cours de l'après-midi se tiendra le premier débat autour de l'enivrante question du degré, avec Anthony Tortul, du domaine de la Sorga (Hérault) et Nicolas Carmarans, ancien patron du Café de la Nouvelle Mairie (Paris) et désormais vigneron installé à Campouriez (Aveyron). Pendant longtemps, le titrage alcoolique d'un vin a été synonyme de qualité, et seules les cuvées qui atteignaient – le plus souvent, avec force chaptalisation – la barre fatidique de 12,5 % s'affichaient triomphalement comme le nec plus ultra de la production viticole. Les progrès de la vinification et les récents effets du réchauffement climatique ont radicalement changé la donne pour quantités de vignerons du sud. Ceux-ci se voient aujourd'hui confrontés à des degrés d'alcool totalement exubérants, posant de réels problèmes de buvabilité. Face à cette augmentation préoccupante du degré d'alcool, certains vignerons se tournent désormais vers des cépages anciens, abandonnés en raison leur trop grande délicatesse et de leur faible production de degré. Le renouveau des cépages modestes va-t-il permettre le retour d'un équilibre alcool / plaisir dans les vins du sud ? Cette démarche n'est-elle pas sans risque, en cas d'année froide ?
La journée se terminera par un grand repas vigneron autour des spécialités aveyronnaise, dont l'incontournable aligot, puis, sous la houlette de Philippe Meyer, ouverture du cabaret-chantant aux accents mélodieusement avinés.
Enfin, le dimanche matin, ces rencontres se concluront par une discussion à plusieurs voix autour de la défense et de l'illustration des cépages modestes. En dialogue avec leurs confrères aveyronnais, les vignerons jurassiens témoigneront de leur expérience, ainsi que de leurs difficultés et succès à faire connaître et apprécier le trousseau et le poulsard dans une économie mondialisée, parkerisée, double-barriquée et qui semble parfois en voie d'uniformisation gustative.
Libellés : ampélographie, Aveyron, Jura
mercredi 29 juin 2011
1ère édition des Rencontres
Bonjour à tous !
La première édition des Rencontres des cépages modestes aura lieu du samedi 29 au dimanche 30 octobre 2011, entre Onet-le-Chateau et Espalion, dans l'Aveyron. Au programme, des dégustations, des débats et des chansons... Plus d'informations très bientôt.
Pour adhérer à l'association et connaitre toute notre actualité, écrivez-nous à :
cepages.modestes <@> gmail.com
La première édition des Rencontres des cépages modestes aura lieu du samedi 29 au dimanche 30 octobre 2011, entre Onet-le-Chateau et Espalion, dans l'Aveyron. Au programme, des dégustations, des débats et des chansons... Plus d'informations très bientôt.
Pour adhérer à l'association et connaitre toute notre actualité, écrivez-nous à :
cepages.modestes <@> gmail.com